Du blé dur sur les bras
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Avec une récolte mondiale 2009 à deux doigts d'être record, la France a bien du mal à tirer son épingle du jeu. D'une part, la moisson est exceptionnelle au Maghreb. D'autre part, l'Hexagone n'a pas vu venir la récolte inespérée en provenance du Canada qui, avec sans doute un peu d'intox, avait annoncé une maigre récolte à l'été 2009, pour ensuite relever ses estimations de production de 1,2 Mt en quatre mois, à 5,4 Mt ! Dans le même temps, le blé dur français Atlantique Fob a logiquement perdu 100 $/t ! Ceux qui ont joué la rétention se retrouvent aujourd'hui avec de la marchandise sur les bras et peuvent s'en mordre les doigts.
Depuis, le stock de report français s'est encore alourdi de plus de 50 000 t en deux mois, passant ainsi à 340 000 t (pour une production de 2,07 Mt). L'écart de prix entre le blé dur et le blé tendre est même descendu à 36 €/t, à comparer aux 50 ou 60 €/t habituellement constatés. Et pourtant, alors que la production mondiale est orientée à la baisse pour 2010 (entre 34 et 37,5 Mt contre 40 Mt en 2009), la France est quasiment le seul exportateur à voir ses surfaces augmenter (+ 15 %, à 470 000 ha) et se trouve, par conséquent, dans la situation la plus risquée. Il est essentiel de ne pas passer à nouveau à côté du marché et de louper la future campagne d'exportation. C'était en tout cas le principal message délivré lors de la 12e journée filière blé dur qui s'est tenue à Vendôme (Loir-et-Cher), le 28 janvier.
Renaud Fourreaux
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